Astrologie Persane – Astrologie Zoroastrienne

L’Astrologie Zoroastrienne englobe non seulement les doctrines fondatrices de l’astronomie et de l’astrologie sous leurs formes les plus traditionnelles et ancienne, mais elle incarne l’Astrologie même, en tant qu’une science sacrée constituant le noyau central et sacerdotal des Mages Mazdéens et de l’ensemble des sciences dites minoennes ou hermétiques.

En d’autres termes, l’astrologie est le langage cosmologique de la religion zoroastrienne et du sacerdoce mazdéen. Le jaillissement de l’univers matériel du sein du monde non manifesté et immatériel, la lutte des forces du bien et du mal représentée par Oromazes et Arimanius, ainsi que l’évolution du monde soumise au cycle des 12 millénaires rythmé par l’agencement des conjonctions de Saturne et de Jupiter, constituent les bases essentielles de l’astrologie zoroastrienne.

Autrement dit un astrologue (Akhtarmār) chez les anciens Perses n’était pas un diseur de bonne aventure, mais un prêtre du feu, détenteur des secrets du Zend et de l’Avesta, gardien de l’héritage sacré de Spitama Zaratoushtra.

Prélude

Cette étude est essentiellement basée sur la cosmologie et la doctrine Mazdéenne du cosmos, d’après le livre de Šak-ud-gumānīh-vizār (The Doubt-removing book) de Mardānfarrox le sage.
Rédigé et traduit par le professeur Raham Asha, The Doubt-remouving book of Mardānfarrox (le livre qui bannit l’incertitude) a été écrit aux alentours du IXème siècle par un érudit et un initié aux mystères des anciens cultes planétaires, connu sous le nom de Mardānfarrox fils d’Ormazdâd.

Les Keroubim et les Seraphim offrant des sacrifices au disque ailé qui porte le Dieu Soleil ; Šamaš.

Peu d’information nous est parvenue sur l’auteur, mais on sait cependant qu’il serait probablement issu d’une caste supérieure et appartiendrait à une lignée de Mages Zoroastriens.
L’effondrement de l’Empire perse sous la violence des invasions islamiques, la destruction des temples du feu, des lieux saints et la persécution des Mages mazdéens, ont sans doute semé le doute dans l’esprit de nombreux adeptes du mazdéisme.

Si la religion plusieurs fois millénaire de Zoroastre est bien la seule est unique vrai culte de Dieu, alors pourquoi la providence a-t-elle permis la chute de l’Empire perse ?

Voici les ruines du Temple du feu de Balkh, le monument le plus sacré des Zoroastriens du monde entier.
C’est ici que Zoroastre en personne a officié en tant que prêtre du feu. Datant de plus de 7000 ans,
l’existence de ce temple est en soi un véritable miracle. Plus connu sous le nom de temple de Now-bahâr,
l’édifice était à l’origine un Mithraeum. Situé à 20 km de Mazâr-e Charîf, le temple du feu le plus ancien
du monde est situé à Balkh dans l’actuel Afghanistan.

Nous sommes presque deux siècles après les invasions islamiques (830 ap-JC). La Perse est sous la régente du VIème calife abbasside et déjà une nouvelle répartition des pouvoirs s’opère en Iran. Suite à de nombreuses révoltes et de farouches mouvements de résistance armée, les perses retrouvent peu à peu leur indépendance et le calife Mamoun (fils d’Haroun al-Rachid) est finalement contraint de concéder de vastes territoires à des dynasties persanes indépendantes, nouvellement instaurées comme les Saffârides, les Tâhirides ainsi que les Sâmânides  dont la généalogie remonte aux Arsacides (d’origine zoroastrienne).   

C’est en ces temps troublés de brassage de cultures de races et de sectes religieuses, que Mardānfarrox le sage, entreprend ses voyages initiatiques en Inde et d’autres contrés lointains, à la recherche de la véritable eschatologie divine, le vrai culte de Dieu, celui-là même qui par-delà les considérations ethniques, culturelles ou purement intellectuelles, enseignerait la vraie connaissance céleste, celle qui rend l’homme libre du joug de la matière et l’affranchi des ténèbres de l’ignorance.

Ainsi dit-il, au lieu d’adhérer aveuglément à la religion de ses ancêtres (en l’occurrence le mazdéisme), il décide par lui-même et guidé par la seule lumière de la raison, de contempler, d’étudier et de découvrir de près, toutes les grandes mouvances et doctrines religieuses de son temps.

Le Zodiaque Zoroastrien d’après l’eschatologie Zervaniste

La doctrine mazdéenne conçoit le zodiac comme étant Le domaine d’Ormazd,
donc pure et doté de Xvârnah (lumière divine).
Il y a notamment 5 étoiles fixes qui sont principalement citées et qui sont
considérées comme le pivot du ciel, instaurées par Ormazd :

1- Le pivot central (bālistīg mēx ; the Highest Peg) : Polaris, alpha Ursa Minor
2- Haptō-ringa : Dubhe, alpha Ursa Major (benât-al-nash)
3- Vanant : Vega, alpha de la Lyre (15° de ♑) (Vanant signifie le vainqueur)
4- Satavaēsa : Antares, alpha du Scorpion (9° de ♐)
5- Tištriya : Sirius, alpha Canis Major (14° de ♋)

Ses étoiles fixes sont hautement bénéfiques et entièrement salutaires pour les hommes, ainsi que les autres créatures vivantes. Elles octroient tous les bienfaits, santés et prospérités dont les hommes ont besoin pour vivre et croître dans l’harmonie, la joie et le bonheur.

Vega (α de la Lyre / mg : 0,03), est la 5 ème étoile la plus brillante du ciel. Dans 12.000 ans elle remplacera l’étoile Polaire. En chine l’étoile est appelée la Reine Mère, dans la constellation de Tchi-Niu (la tisseuse), celle qui unit le ciel et la terre. En astrologie Védique cet emplacement correspond au nakshatra Abhijit (la victorieuse).

Napoléon Bonaparte avait son pluton natal conjoint à Vega. L’étoile est très positive et se trouve dans l’horoscope de nombreux artistes.

Les planètes en revanche, hormis le Soleil et de la Lune, sont cependant les alliés d’Ahriman !

Elles sont assimilées à des pillards, et Mardānfarrox les compare avec les Pairikā, qui en avestique est un terme utilisé pour désigner les Ondines, les Fées, ou parfois les Djinns !

Mardānfarrox emploie une allégorie pour expliquer l’action néfaste des planètes :

Ses planètes ressemblent à des brigands et des pillards de grand chemin, qui coupent la route
d’un convoi de marchands, leurs dérobent une grande partie de leurs biens les plus précieux,
puis les distribuent, non à des gens respectueux et méritants,
mais à des pécheurs, à des ingrats, à des corrompus, des prostitués et des non-méritants !

En contrepartie des grands bénéfiques que sont les cinq étoiles Ahuric (alliées d’Ormazd),
se pose les cinq planètes alliées d’Ahriman !

1- Le pivot central : Saturne
2- Haptō-ringa : Jupiter
3- Vanant : Venus
4- Satavaēsa : Mars
5- Tištriya : Mercure

♈ Domination
♉ Sagesse
♊ Rédemption
♋ Contentement
♌ Zèle
♍ Vérité
♎ Croyance
♏ Patience
♐ Droiture
♑ Bonté
♒ Harmonie
♓ Lumière

♈ Le savoir maléfique
♉ La luxure
♊ La vanité
♋ Le désarroi
♌ La colère
♍ La souillure
♎ La destruction
♏ L’annihilation
♐ La mort
♑ La déception
♒ La rébellion
♓ Les ténèbres

Šak-ud-gumānīh-vizār
The Doubt-removing book of Mardānfarrox
Le livre qui bannit l’incertitude / rédaction et traduction par Raham Asha
Edition Erman 2015 (bilingue Anglais-Pārsīg) / 300 pages

Lien : http://www.rahamasha.net/scarongv.html

Ce texte est l’un des meilleurs documents qui permet de comprendre la philosophie et l’eschatologie Zoroastrienne dans son ensemble. Les dogmes fondateurs et toute l’authenticité de la cosmologie Mazdéenne, ainsi que les principaux éléments théologiques et démiurgiques qui la différencie des autres dogmes religieux, notamment de Judaïsme, de Christianisme et de l’Islam, sont parfaitement exposées dans ce livre. Il existe d’autres traductions antérieures au texte de Mardānfarrox le Sage,toutefois la traduction de Rham Asha est de loin la meilleurs traduction disponible parut à ce jour.

Réflexion sur le Dieu unique Zurvān

Les textes initiaux du zoroastrisme nous disent qu’au commencement, Spenta Mainyu et Angra Mainyu étaient des jumeaux nés d’Ahourâ Mazdâ. Mais les textes datant de la période moyenne du zoroastrisme considèrent Spenta Mainyu et Ahourâ Mazdâ comme une force unique, introduite dans les textes pehlevis comme Ormazd. Celui-ci est donc l’un des jumeaux nés d’un père unique. Selon les croyances zurvanistes, Zurvan est le père d’Ormazd et d’Ahriman. Un regard attentif sur ce mythe nous révèle que Zurvan a créé de lui-même les deux forces du Bien et du Mal. Dans la dialectique zurvaniste, l’existence de chacune de ces deux forces nécessite celle de son opposé. Dès lors, il n’est pas possible de créer Ormazd sans Ahriman.  Cela est expliqué avec précision dans le mythe de la genèse : le monde matériel est fondé sur le mouvement et le changement, qui n’ont pas lieu dans le monde stable et permanent d’Ormazd. Ainsi, Zurvan crée Ormazd pour que celui-ci devienne le créateur. Mais il doute de la possibilité de cette naissance, et Ahriman surgit de ce doute, et devient lui-même un créateur. Il entreprend la destruction des signes d’Ahourâ. Ainsi, le mouvement et le changement apparaissent, et avec eux la lumière et les ténèbres, la vie et la mort, le Bien et le Mal, et le monde matériel avec ses propres lois voit le jour. Pourtant, Zurvan est cité dans quelques textes comme un dieu-père qui ne joue pas de rôle actif dans les affaires du monde et des gens. Dans ce cas-là, Ahourâ Mazdâ incarne le dieu créateur qui a recours à Zurvan et au Ciel. 

Le Zurvanisme est, l’une des religions iraniennes les plus anciennes, pratiquée notamment à l’ouest de l’Iran. Ce peuple considérait Zurvan comme un grand dieu qui, après la création du monde, s’en retira ; conception que l’on retrouve dans les croyances des tribus mésopotamiennes. Le zurvanisme est généralement considéré comme une école philosophique qui prend au fil du temps un aspect mystique. Ainsi, en se propageant dans la société, il atteint à l’époque des Parthes son apogée. Néanmoins, une fois touchée par une répression brutale, cette religion se transforme de nouveau en une école philosophique-mystique. Le zurvanisme survit sous différentes formes et réapparaît à l’époque islamique sous la forme de nouvelles écoles telles que celle de Dahriyeh.

Le zoroastrisme reconnaît une liberté à l’homme ; chacun de ses actes se produit donc selon une volonté absolue. Libre de choisir entre le Bien ou le Mal, l’homme tel qu’il est conçu dans le zoroastrisme ne reconnaît aucune force déterminant son destin.  Face à eux, les zurvanistes pensent que « les faits de ce monde s’inscrivent tous dans le destin, dans l’heure et dans l’étoile, tandis que Zurvan est le dieu souverain. » 

Toujours selon les zurvanistes, l’homme ne peut changer son destin déterminé, à moins qu’il ne fasse des prières et des actes de bienfaisance. La mort est cependant la partie du destin à laquelle il est impossible d’échapper. La fin de la vie de toute créature s’inscrit dans le champ de la volonté de Zurvan, dieu du temps-destin. Les représentations parfois horrifiques de ce dieu dans les œuvres picturales témoignent de l’inévitabilité du destin humain. Dès lors, la philosophie morale du zurvanisme se définit par rapport à l’eschatologie. Selon cette religion, à la fin du monde, quand l’insatiable Âz (le démon de l’avidité) ne trouvera plus rien à manger, viendra l’heure de la ruine d’Ahriman et des forces du Mal. Acerbe et vorace, Âz dévorera sa proie ultime, Ahriman. En résumé, la théologie zurvaniste enseigne que l’homme doit se contenter dans la vie terrestre de sa propre part sans chercher à aller au-delà, passer sa vie dans la bonté et la bienfaisance, et rejoindre l’éternité à la fin de son inévitable destin.